La SPA de Colmar, comme nombre de refuges en France, pratique des frais d’adoption.
Et très (trop) souvent, beaucoup d’étonnement se lit dans les yeux des visiteurs qui l’apprennent.
Voici donc, quelques explications.
A savoir :
190€ pour une femelle de moins de 8 ans,
170€ pour un mâle de moins de 8 ans,
110€ pour les chats âgés de plus de 8 ans,
Les chats FIV+, ou les chats âgés de plus de 12 ans, eux, n’ont pas de frais d’adoption fixes – c’est ce qui est appelé le don libre.
Avant toute chose, il est important de savoir que le refuge ne peut vivre que grâce aux dons et legs.
A ce jour, la SPA de Colmar tient un rythme plus que soutenu en ce qui concerne les entrées d’animaux abandonnés ( 1690 animaux accueillis pour l’année 2018 ).
Chacun de ces animaux bénéficie, dès son arrivée, des soins qui lui sont alors nécessaires.
Et dans 95% des cas, des soins annexes leur sont prodigués.
En parallèle à ça, il faut également prendre en compte la politique stricte « zéro euthanasie » appliquée par le refuge.
En effet, chaque animal accueilli sera soigné – parfois même avec l’aide de structures externes -, quelques soient ses pathologies.
Il arrive, évidemment, que des animaux entrent souffrants ; et dans cette optique, le refuge se doit de prendre une décision afin de respecter, une toute dernière fois, l’animal.
Ils sont alors confiés aux soins du vétérinaire -et souvent entourés d’employé(e)s et/ou bénévoles- pour leur dernier voyage.
A l’annonce des frais d’adoption, les réactions se font diverses :
- « C’est beaucoup trop cher ! »
- « Ma voisine donne des chatons, je vais plutôt aller là-bas dans ce cas ! »
- « A ce prix là, j’espère bien que le chat ne sera jamais malade ensuite ! »
- « Autant aller voir les sites de petites annonces ! »
La bonne question à se poser : qu’est-ce qui est compris, dans ces frais ?
- La stérilisation / castration.
Tous les refuges luttent, au quotidien, pour la stérilisation/castration des animaux de compagnie. Des campagnes sont ainsi organisées, afin d’expliquer à tout un chacun l’importance de cet acte – encore trop souvent ignorée par les propriétaires.
La SPA de Colmar accueille, en moyenne, de 800 à 900 chatons issus d’abandons, ou trouvés errants, par année. Le plus souvent, la portée est ramassée dans la hâte, et la maman partie chassée est, quant à elle, laissée sur place.
NON ! Une chatte n’a pas d’horloge biologique appelant à la maternité. Au contraire.
OUI ! Un chat doit être castré – pour réguler ses hormones, pour son confort et celui de son propriétaire, éviter qu’il n’aille draguer la minette du voisin, tout en castagnant à tout va les chats voisins – et revenir à la maison couvert de balafres, abcès, morsures ou maladies en tout genre.
OUI ! La prolifération de chats errants existe bel et bien ; et très nombreuses sont les communes et particuliers à ne pas s’en soucier.
Prix moyen de la castration d’un mâle chez un vétérinaire : 100€
Prix moyen de la stérilisation d’une femelle chez un vétérinaire : 140€
- Un test sanguin pour détecter la présence d’un FIV ou FeLV chez le chat.
Le FIV ( Virus d’immunodéficience félin) et le FeLV (Leucose féline) sont des maladies courantes ; surtout en ce qui concerne les chats qui arrivent au refuge, après avoir été errants plusieurs mois, ou parfois années.
Une prise de sang est faite sur chaque chat, lors de la castration/stérilisation, afin de détecter la positivité à l’un de ces deux virus.
Après la période de quarantaine, et une fois le test et les vaccinations effectuées, le chat sera alors placé en conséquence dans une chatterie dédiée ; le refuge possède 6 chatteries libres, dont une conçue spécialement pour les chats ayant été détectés positifs au FIV.
A Colmar, et contrairement à beaucoup d’autres refuges, les chats FIV et/ou FeLV sont proposés à l’adoption, comme n’importe quel autre chat.
OUI ! Il est possible de faire cohabiter un chat sain et un chat FIV+. Mais la cohabitation doit être pacifique, et le propriétaire doit bien mesurer les risques de contamination éventuels (le FIV se transmet lors de bagarres, ou d’accouplement).
OUI ! Il est possible d’offrir sa chance à un chat FeLV+, tout en ayant d’autres chats à la maison. A condition que ces derniers soient vaccinés à jour contre la Leucose.
NON ! Il n’existe, à ce jour, aucun vaccin ni aucun traitement ayant prouvé son efficacité contre le FIV.
NON ! Le FIV ne se transmet à aucune autre espèce que chez le chat.
NON ! Un chat atteint de l’un de ces virus n’est pas forcément destiné à mourir dans les heures, jours ou semaines suivant son adoption.
Tant que la maladie ne s’est pas déclarée, il pourra vivre 5, 10, ou même 15 ans.
Prix moyen d’un test FIV–FeLV chez un vétérinaire : 40€
- L’identification ( par puce électronique ou tatouage ).
L’identification des chiens, chats et carnivores domestiques est, à ce jour, tout simplement obligatoire.
A ce titre, aucun refuge n’a le droit de proposer à l’adoption un animal non-identifié.
Ce que dit la loi :
ARTICLE D212-63
L’identification obligatoire des chiens, chats et carnivores domestiques prescrite à l’article L. 212-10 comporte, d’une part, le marquage de l’animal par tatouage ou tout autre procédé agréé par arrêté du ministre chargé de l’agriculture et, d’autre part, l’inscription sur le ou les fichiers prévus à l’article D. 212-66 des indications permettant d’identifier l’animal.
Jusqu’à présent, un chaton issu d’une portée indésirable pouvait être cédé, à titre gratuit, et sans forcément être identifié.
C’était alors au bon vouloir de sa future famille, en ce qui concernait son identification. Mais les textes de loi ont changé :
Désormais, les chats nés après le 1er Janvier 2012 doivent obligatoirement être identifiés, par puce électronique ou par tatouage, avant sa cession.
OUI ! Même un chat qui n’est pas destiné à sortir doit être identifié ; le risque de fugue ou l’éventualité de voyager avec son animal n’étant jamais nul.
OUI ! Si un département est déclaré infecté par des cas de rage, tout animal trouvé errant non-identifié peut être amené à être euthanasié.
NON ! L’identification par tatouage n’est pas valable hors des frontières ; si un voyage est à prévoir, l’animal devra porter une puce électronique ( voire un passeport, et un vaccin antirabique -rage- ).
Prix moyen d’une identification par puce électronique chez un vétérinaire : 60€
- La primo-vaccination, et le rappel de vaccin.
Le vaccin TCCH ( Typhus, Calicivirose, Chlamydophilose, Herpèsvirose ) est le vaccin basique, fait sur les chats du refuge, dès l’âge de 8 semaines.
Il est toutefois possible d’y ajouter d’autres vaccinations ( la rage, ou la leucose par exemple ), sur demande et selon le futur mode de vie du chat.
Pour le vaccin antirabique, il faut compter 3 semaines effectives dès la date de vaccination, avant de pouvoir quitter le territoire français.
Le refuge demande 50€ supplémentaires aux frais basiques pour le vaccin et le passeport du chat.
OUI ! Un chat d’intérieur peut être vulnérable aux maladies de l’extérieur ; parce que nous sommes nous-même véhicules pour divers(e)s virus et maladies, qui iront se coller à la semelle d’une chaussure ou sur un vêtement.
OUI ! Le vaccin contre le Typhus est efficace à 99% ; un chat non-vacciné peut, malheureusement, décéder de cette terrible maladie.
OUI ! Il est utile d’effectuer le rappel annuel de vaccination ; parce que la couvrance d’un vaccin n’est pas éternelle.
NON ! Une primo-vaccination n’est pas suffisante. Un chat n’est considéré « vacciné à jour » que lorsque le rappel a été effectué, et la vaccination n’est effective qu’une quinzaine de jours après la date du rappel.
Lors de la première vaccination d’un animal, le rappel doit être réalisé dans des délais stricts ( trois semaines en général ) ; une fois ces délais dépassés, le protocole doit être recommencé dès le début.
Prix moyen d’une vaccination complète chez un vétérinaire : 55€
- L’administration de produits anti-parasitaires ( vermifuges, anti-puces, etc …).
Dès leur arrivée en fourrière ou au refuge, sauf indications précises de la part des propriétaires, les chats se voient automatiquement administrer une pipette anti-puce et/ou un comprimé vermifuge.
Et la plupart en ont grandement besoin !
Les vers – le plus souvent intestinaux – peuvent être de tous types, et de dangerosité différente ; vers ronds, vers plats, vers de cœur ou encore vers de poumons.
Les puces – sont, elles aussi souvent en colocation avec nos amis félins ; elles se propagent rapidement, pouvant créer, à long terme des irritations, réactions cutanées ou allergies.
Les tiques – responsables de nombreuses maladies chez le chat (maladie de Lyme, l’ehrlichiose ou l’hémobartonellose féline entre autres).
La gale – qui est une maladie de peau mais se loge le plus souvent dans les oreilles du chat, dont l’irritation est à l’origine de fortes démangeaisons.
Des pipettes anti-parasitaires à large spectre, comprimés vermifuges ou pipettes plus ciblées sont données, selon les symptômes constatés par le vétérinaire. S’en suivent parfois des soins sur plusieurs jours pour soigner les effets de ces invités indésirables .
Prix moyen d’un traitement anti-parasitaire chez un vétérinaire :20€.
En parallèle à ces soins vétérinaires, il faut savoir que le refuge comprends des employ(é)s, bénévoles et soigneurs spécifiques à chaque département.
Des roulements sont planifiés afin que les animaux ne soient jamais sans surveillance – dimanches et jours fériés compris !
Dans les frais d’adoption, que vous réglerez lors du contrat, il y a également :
- Le coryza carabiné que Pompom a développé en arrivant, et qui, après l’intervention du vétérinaire, a demandé à ce qu’un employé lui administre de la pommade oculaire, matin et soir, lui mette son comprimé antibiotique à même la gueule tous les jours pendant 10 jours, et lui fasse faire des inhalations deux fois par jour, jusqu’à ce que l’odorat et l’appétit reviennent enfin.
- La sociabilisation de Minette, qui était errante, gestante et infestée de parasites, moyennant de nombreux coups de pattes et de dents.
- La teigne de Pantoufle, qui risquait de se propager dans le cabinet vétérinaire, dans les cages des chats en quarantaine ou, pire, dans les chatteries libres, et qui nécessitera l’administration d’un médicament anti-fongique durant un mois complet, couplé à l’utilisation de shampoings, pommades ; le tout avec une désinfection intégrale de TOUT objet et vêtement susceptibles d’être entrés en contact avec lui.
- L’insuffisance rénale de Félix, et pour qui il faudra, chaque jour ruser pour l’administration de médicaments (coûteux, qui plus est), et toujours avoir de la nourriture adaptée à ses besoins, vérifier sa consommation d’eau et ses urines.
- La PIF (péritonite infectieuse féline) déclenchée par Mimosa, à cause du stress lié à son abandon, qui aura malheureusement eu raison de lui et en conséquence à laquelle les chatteries au complet seront en quarantaine, désinfectées et récurées chaque jour.
- Le typhus ramené avec Billy, le chaton trouvé, qui, lui aussi fera entrer en rigueur une hygiène irréprochable et la mise en surveillance de tous les chats non-vaccinés du refuge, mettant ainsi en suspend toutes les adoptions sur plusieurs semaines.
- Le FCV (féline CaliciVirus) que Minouche transportait sur elle, et qui appellera à l’utilisation de nombreux médicaments et/ou compléments naturels, plusieurs fois par jour, avant son opération consistant à extraire la totalité de ses dents, ainsi que sa mise en quarantaine très stricte.
- L’accompagnement de la fin de vie de Mikado, qui a été abandonné parce qu’il était vieux et moche, et qui n’a pas supporté d’être déposé au refuge, se laissant alors mourir, moyennant l’impuissance, les larmes et la colère de nombre d’employé(e)s.
- La cystite que Caramel débutera, et qui demandera la mise en œuvre d’un traitement sur plusieurs jours, à raison de plusieurs médicaments quotidiens.
- La fracture que Lili avait en arrivant, après s’être faite percuter par une voiture, et qui impliquera son hospitalisation, des soins très réguliers, et un placement en famille d’accueil pour un rétablissement optimal.
- La coupure du coussinet de Loukoum, pour laquelle il devra rester en cage plus longtemps et se voir appliquer du désinfectant et de la pommade cicatrisante trois fois par jour.
- Le kyste de Luciole qui aura décuplé de volume après son abandon ; pour lequel une intervention chirurgicale et des soins longue durée ont été mis en œuvre.
- L’hyper-thyroïdisme de Chachat qui lui fera prendre son traitement à vie.
- L’AVC que Titine aura fait durant sa stérilisation, qui demandera plusieurs semaines de surveillance rapprochée, avec un traitement lourd – et vue que Titine ne mangera pas, il faudra la gaver à la seringue, et s’assurer qu’elle récupère toutes ses facultés motrices / cognitives.
- La diarrhée de Tigrou, interminable et bien odorante, laissant des « signatures » sur les murs derrière sa cage.
- La présence offerte à Doudou, qui pleure dans sa cage lorsque les lumières s’éteignent, de 19h à 20h, afin d’espérer rendre plus supportable sa peine.
- Le déplacement en urgence chez un vétérinaire de garde, le samedi ou le dimanche, parce que Théo fait une crise d’épilepsie.
- La surveillance de chaque instant et mise sous lampe chauffante de Gipsy, qui n’a pas bien supporté son opération.
- La gale d’oreille de Gaby, qui a horreur d’être manipulé, mais à qui il faudra pourtant appliquer de la crème auriculaire trois fois par jours.
- La conjonctivite chronique de Noisette.
Mais aussi :
- Le nettoyage et la désinfection de plus de 100 gamelles par jour.
- Le nettoyage et récurage des bacs à litière souillés.
- L’utilisation de dodos douillets, lavés plusieurs fois par semaine pour le confort de tous les animaux.
- Des consultations auprès du vétérinaire du refuge, parfois régulièrement, à chaque fin de traitement, et pour tout un éventail de raisons différentes.
- L’implication de nombreuses personnes, salariées et bénévoles auprès d’animaux dans le besoin.
- La colère ressentie face aux trop nombreux abandons pour des raisons aucunement valables.
- Les retours post-adoptions parce que le chat n’est pas propre, griffe le canapé, ou abîme les jouets du petit dernier.
- Les déplacements en urgence de la fourrière lorsqu’il faut intervenir rapidement pour un animal blessé.
- L’affrontement des très mauvais résultats d’analyse de ce chat, qu’on aime tant, et qui engage son pronostic vital.
- Le mécontentement de personnes devant essuyer le refus de se voir rendre ce chat qu’ils maltraitaient et négligeaient pourtant.
En adoptant à la SPA, moyennant ces frais d’adoption ; vous participez donc à la longévité du refuge, vous devenez acteur dans la protection animale, vous vous assurez de repartir avec un chat, chien, ou NAC qui aura ce qu’il faut aux yeux de la loi, en plus d’offrir une seconde vie à un loulou qui n’a pas eu de chance durant la première.
N’achetez pas !
Adoptez.