« Un chat qui ne sort pas est un chat malheureux »
« Je suis désolé(e), mais mon chat ne pourra pas sortir »
« Il est impossible d’enfermer un chat à l’intérieur »
Très nombreux sont les visiteurs et adoptants du refuge, à se poser la question quant à la vie d’un chat en intérieur.
Certains même n’osent pas franchir le cap de l’adoption, parce qu’ils ne pourront offrir un accès extérieur à leur petit compagnon.
Un chat qui est malheureux car il ne sort pas, c’est une idée reçue !
Dans cet article, vous trouverez quelques conseils quant à tout ce qu’il est possible d’offrir à votre chat, même si ce dernier ne sort pas.
Il est de notoriété publique qu’un chat puisse sortir lorsque bon lui semble ; chasser mulots et souris, oiseaux, insectes, courir dans l’herbe, laisser virevolter ses vibrisses au vent, se dorer la pilule sous les rayons du soleil.
Mais lorsqu’on agit au sein de la protection animale, il n’est pas rare de les voir arriver, ces chats d’extérieur, perdus, blessés, ou parfois malheureusement décédés.
Quels risques ?
- La route et ses usagers, en premier lieu ( inutile de préciser qu’un chat accidenté ne s’en remet que très rarement ).
- L’enfermement, même involontaire ( dans le garage ou grenier de quelqu’un qui partira ensuite quelques jours/semaines/mois ).
- Les empoisonnements ( plantes toxiques, goudron, antigel, mort-aux-rats, insectes et piqûres )
- Le vol d’animal ( oui, même s’il est identifié ! )
- Les chasseurs peu scrupuleux ( mais, de loin ça ressemblait à du gibier, évidemment )
- Tout simplement les blessures liées aux autres animaux ( un chien non tenu en laisse, le gros matou FIV qui castagne à tout va, ou le porteur FeLV qui passait par là, sans parler des chatons nouveaux-nés sous la grange voisine, qui partageront leur typhus à tout l’entourage )
En moyenne, on estime l’espérance de vie d’un chat d’intérieur à 19 ans, contre 4 années pour un chat d’extérieur.
Pour qu’un chat d’intérieur soit épanoui, il faut parvenir à reconstituer au mieux ce que l’extérieur lui apporterait – mais à l’intérieur !
Il est bien-sûr possible d’apporter ces aménagements d’intérieur même si votre chat peut accéder à l’extérieur.
Mon chat ne sort pas, que doit-il avoir à portée de patte ?
- Une litière ou maison de toilette ; qui devra être changée chaque jour, et nettoyée intégralement au minimum une fois par semaine. Il est également préférable de placer le pipi-room dans un endroit calme et à l’abri des regards indiscrets – un chat qui fait ses besoins se sent en position de vulnérabilité !
Le bac à litière peut être fermé, ou ouvert. Pour habituer un chat à son utilisation, il vaut mieux enlever le couvercle (quit à le remettre une fois l’habitude installée).
La taille du bac doit être supérieure à la taille du chat ; un trop petit bac, c’est un risque de hors-piste !
Le type de litière peut-être minéral ou végétal – mieux vaut éviter la litière trop poussiéreuse afin de ne pas abîmer les voies respiratoires.
- De l’eau fraîche à volonté, et une gamelle de nourriture qui sera nettoyée chaque jour.
Idéalement, la gamelle d’eau ( ou fontaine ) ne devra pas se situer trop à proximité de la nourriture. Un chat garde des instincts sauvages, et dans la nature, il ne déposera jamais sa nourriture fraîchement chassée près du point d’eau – au risque de se voir voler son repas !
Si c’est possible, préférez un emplacement en hauteur pour la gamelle de nourriture – un chat d’intérieur ( surtout castré ) aura vite tendance à l’embonpoint. L’accès à la nourriture peut devenir un petit exercice physique, voire un jeu.
Un chat d’intérieur aura forcément moins d’activité physique qu’un chat qui peut sortir ; par conséquent, il est recommandé de privilégier de la nourriture conçue pour les chats stérilisés, et de faire attention à rationner la bête, en prévision d’une bonne santé physique et d’une taille de guêpe.
- De l’herbe à chat fraîchement semée, pour faire « comme dans le jardin ».
L’herbe à chat fraîche peut être à volonté ; lors des périodes de mue, ou plus simplement lors d’un petit soucis de transit, le chat en consommera.
Les graines se trouvent très facilement en animalerie ou/et sur Internet, la pousse est rapide et l’entretien à portée de tous !
L’herbe lui permettra de se purger naturellement, d’évacuer poils et autres petits corps étrangers qui lui resterait sur l’estomac !
ATTENTION : En cas de suspicion d’occlusion intestinale, l’herbe à chat ne remplacera certainement pas un vétérinaire !
- Une fontaine à eau / Gamelle d’eau.
Une fontaine à eau possède certains avantages par rapport à la gamelle simple.
N’avez-vous jamais vu/connu un chat qui préférait aller boire l’eau du robinet, de la baignoire, ou encore des W.C? Les chats aiment tout simplement consommer une eau avec du mouvement, pour éviter les bactéries stagnantes !
– Pour une fontaine à eau, il faut prévoir certains frais réguliers comme le remplacement des filtres charbon au-moins une fois par mois, et l’électricité, évidemment !
La gamelle simple fait l’affaire également ; pourvu que cette dernière soit changée au moins une fois par jour, plus souvent lorsque l’été arrive !
- Des griffoirs tout prêts, ou faits maison.
Les colocataires humains de nos amis félins ont très souvent peur que meubles, canapés et rideaux soient abîmés par les griffes de leur chat. C’est d’ailleurs une triste cause d’abandon.
Pour éviter ça, il faut s’assurer d’une quantité suffisante de griffoirs, et prendre le temps d’apprendre à Pompom son utilisation – moyennant friandises et félicitations, plutôt que colère et réprimande.
Les griffoirs se trouvent facilement en animalerie, ou sur Internet. D’angle, muraux, à poser au sol ou sous forme de tapis, la plupart se fondront ni vu ni connu à l’intérieur. Des sachets d’herbe à chat séchée ou de valériane sont généralement vendus avec ; ils doivent être étalés dessus pour donner envie à Pompom d’y faire sa manucure !
Pour les plus bricoleurs et imaginatifs, il est possible de trouver des rouleaux de corde ou de sisal dans les magasins de bricolage, pour un ou plusieurs griffoir(s) fait(s) maison. C’est un jeu d’enfant !
Pour un confort optimal, pourquoi ne pas opter pour plusieurs griffoirs ?
- Le très célèbre et incontournable Arbre à chat.
Nous parlions des griffoirs, et des divers endroits où les placer. Il y a bien un objet qui en possède systématiquement ; l’arbre à chat !
L’arbre à chat est un objet indispensable à une vie de chat qui ne sort pas. De toute forme, couleur, taille et matière, et pour tous les budgets, il y en a forcément un, quelque part, qui ira avec la décoration de votre intérieur. L’arbre à chat est, comme son nom l’indique, supposé imiter le vrai arbre, que le chat pourrait escalader dans la nature.
Si ce dernier est placé devant une fenêtre, c’est l’idéal – Pompom dominera ainsi son environnement.
Il existe également des « arbres à chat muraux », des sortes de parcours faits d’étagères et passerelles en bois.
Attention à prendre un arbre à chat qui concordera avec la taille (et le poids) du chat.
Les arbres à chat sont en vente dans la quasi-totalité des animaleries, grandes surfaces, et sur Internet. Ils peuvent même être fabriqués sur mesure.
- Des activités en tout genre.
Des activités manquantes peuvent vite être une source d’ennui pour un chat d’intérieur.
Cependant, il est important de ne pas humaniser les sentiments et ressentis des animaux – un chat qui se poste à la fenêtre et regarde l’horizon n’est pas forcément un chat nostalgique, mélancolique ou malheureux ! Les fenêtres sont la télévision des chats. Ils adorent y passer du temps, le passage d’un autre chat ou d’un oiseau devant les carreaux sera l’équivalent d’une soirée Netflix pour nous.
Un soupçon de créativité suffit à la conception d’activités diverses et variées pour occuper Pompom lors de nos absences. Les pipolinos, balles à friandises, plateaux d’activités, labyrinthes, tapis de découverte etc …
Pour y cacher croquettes et friandises – qui éveillera l’instinct de chasse du chat mais fera aussi office de gamelle anti-glouton !
Les friandises sèches peuvent même être cachées de part et d’autre de l’appartement, dans des endroits accessibles -mais pas trop-. Il se fera un malin plaisir d’aller les débusquer !
- Les bâtons à mâcher.
Les bâtons de bois à mâcher sont, eux aussi, très appréciés par la gente féline. Encore méconnus, ils font à la fois office de brosse à dent naturelle et de friandise, en plus d’occuper Pompom pendant quelques heures ! Ils sont fabriqués à partir de bois de Polygonum Matatabi.
- Les jeux et jouets divers.
Un chat n’a pas besoin de jouets hors de prix pour pouvoir s’amuser. Quelques balles, bouts de ficelle, bouchons de bouteilles et autres cotillons remplissent bien leur rôle. Il est important de les lui laisser à portée de patte lors de vos absences ; le jeu fait partie intégrante de la vie du chat – et du chaton -.
Bien sûr, rien ne remplace une véritable partie de jeu avec l’humain colocataire. Prévoyez toujours quelques heures de course-poursuite et de chat perché par jour ; ce sont des moments précieux !
- Des dodos moelleux et des cachettes.
Les chats adorent le confort. Ils l’apprécient d’autant plus quand l’humain qu’ils aiment, est à côté d’eux. Cependant, si vous désirez interdire l’accès au lit, ou au canapé à Pompom, il faudra s’assurer qu’il ait de quoi dormir et se reposer dans des endroits douillets.
Plusieurs types de dodos, plaids, tunnels et couffins sont en vente en animalerie et/ou sur Internet, mais pour les plus habiles de leurs mains, il est toujours possible d’en fabriquer !
- Les hamacs ? Bonne idée !
Les hamacs sont, la plupart du temps très appréciés des chats. Sous une chaise, ventousés à une vitre, ou intégrés à un arbre à chat, il n’est pas rare de voir Pompom s’y prélasser.
- Le coin du bricoleur.
Avec quelques matériaux de récupération, de l’huile de coude et un certain talent -je dois l’admettre-, il est possible de fabriquer de toute pièce un balcon pour chat.
Les mesures de la fenêtre à laquelle sera fixé le balcon doivent être exactes, et il vaut mieux avoir une très bonne perceuse à disposition.
Ce balcon là comporte un morceau de tronc en guise de griffoir, une lampe solaire, un second-étage hamac, et un petit toit en plexiglas.
Ça fait son petit effet !
Quels sont les dangers pour un chat d’intérieur ?
Évidemment, il existe bel et bien des dangers pour les chats squatteurs d’appartement. Ceci dit, ils dépendent beaucoup plus de notre vigilance que les dangers présents à l’extérieur.
- Les fenêtres ouvertes en oscillo-battant présentent un réel danger pour les amis félins. Fort heureusement, ce phénomène devient de plus en plus connu des propriétaires de chat, et il existe même des barrières protectrices prévues à cet effet. La curiosité du chat est suffisante à lui donner envie de passer par l’ouverture en V d’une fenêtre en oscillo-battant ; malheureusement, en l’absence de points d’attaches, le chat sera rapidement coincé. Sans prise en charge dans les quelques secondes après l’accident, de graves séquelles peuvent subvenir … Et il n’est pas rare que l’animal décède de ses blessures.
- Une fenêtre ouverte « normalement » peut, elle aussi, présenter un risque. Un chat qui se ballade sur le rebord peut chuter, de parfois plusieurs étages. Un chat retombe sur ses pattes, oui, mais pas sans séquelles selon la hauteur !
- La toxicité des plantes d’intérieur ; visible dans l’onglet » Informations » de notre site ! https://chats.spacolmar.fr/plantes-aliments-toxiques
- Les produits de nettoyage ( lessive, eau de javel, détartrants chimiques etc … ) si ces derniers sont accessibles ; oui, dans un placard au sol, ils sont malheureusement accessibles.
- Les produits médicamenteux – même ceux à usage vétérinaire.
- Les aliments destinés à une consommation humaine.
Pour les petits bobos et entretien quotidien de mon chat, que puis-je avoir à la maison?
Il y a certains produits qu’il peut être utile d’avoir à portée de main. Mais il est toujours bon de se rappeler qu’en cas de doutes, de comportement anormal venant de votre chat, un appel / rendez-vous vétérinaire n’est JAMAIS perdu, et ce réflexe peut lui sauver la vie selon la gravité de la situation.
N’administrez jamais de médicament à usage humain, à un animal.
Ne perdez pas de temps à chercher sur Internet, ou par SMS avec des ami(e)s lorsque votre animal présente un quelconque signe pouvant s’aggraver. Consultez votre vétérinaire au plus vite !
- La levure de bière – en comprimés, poudre ou paillettes, qu’il est possible de donner en cure. Généralement, le comprimé de par son goût et son odeur, est apprécié tel quel par le chat, mais il est bien entendu possible de le réduire en poudre et l’incorporer à un aliment humide. Ses bienfaits sont nombreux, notamment sur la beauté du poil, de la peau, des griffes, et dans son apport en vitamines et minéraux.
- Le charbon végétal activé, sous forme de poudre ou de gélules, qui détoxifie et participe au bon fonctionnement de l’organisme, et de la digestion. Il peut être très utile en cas de suspicion d’ingestion d’aliments toxiques.
- Une seringue propre, souvent fournie avec les médicaments liquides, et un séparateur de comprimés ( qui peut s’avérer très utile selon la taille du comprimé à séparer !)
- Du gel d’Aloe Vera – à titre personnel, je m’en sers énormément pour tout ce qui est petits bobos, hydratation des coussinets et petites plaies sans gravité. Bien qu’il existe des baumes spéciaux pour les coussinets.
- Une brosse, pour aider à l’élimination des poils morts, surtout en période de mue et chez les chats à poils longs ou mi-longs. A titre informatif ; un chat à poil mi-longs peut avoir besoin d’un brossage deux à trois fois par semaine !
- Des pipettes anti-parasitaires, idéalement à large spectre, pour prévenir/guérir des invasions indésirables sur votre compagnon. En sachant qu’il existe des variantes naturelles, comme par exemple la terre de diatomée de qualité alimentaire ( qui se donne à raison d’une cuillère à café par jour pendant 30 jours, à titre préventif OU curatif ). Il faut également penser à traiter l’environnement, surtout en ce qui concerne les puces !
- Un pansement gastrique, à donner en cas de vomissements intempestifs (on ne parle pas là de petits vomis de boules de poils … ), en attendant le rendez-vous vétérinaire qu’il ne faut toutefois pas trop tarder à prendre.
- De l’huile de paraffine – qui peut être donnée par voie orale, pour faciliter l’évacuation de corps étrangers ou de poils.
Attention : L’auto-médication peut être dangereuse sur nos compagnons à quatre pattes, il est toujours préférable de demander conseil à un vétérinaire avant toute chose
Le harnais, un compromis ?
Il est encore très (trop) rare de voir se balader un chat en laisse. Pourtant, l’idée est loin d’être mauvaise ; au contraire. C’est LA solution pour permettre à Pompom des balades en extérieur, sous surveillance rapprochée.
Il faut toutefois prendre certaines mesures, pour s’assurer que la balade ne vire pas au cauchemar.
- Optez pour un harnais type harnais en 8 – facile à régler, et d’une solidité testée et approuvée !
- Privilégiez l’apprentissage du port du harnais ( qui peut prendre plus ou moins de temps selon le chat et son vécu ) en intérieur. Avant la première sortie en laisse, il faudra s’assurer que le harnais soit toléré, voire apprécié par l’animal, et qu’il ne puisse pas s’en échapper, même en cas de grosse frayeur ( voiture, moto, autre animal etc … ).
- Choisissez bien les endroits pour la première sortie ; sans trop de passage, un coin de nature, et de jour plutôt qu’en pleine nuit. Les environs de la maison, le jardin sont aussi de bons débuts.
- L’idée d’un harnais ou collier bruyant est à exclure ; les grelots et clochettes peuvent abîmer irréversiblement l’oreille interne du chat, et causer de lourdes séquelles. Un chat entends les sons deux fois plus fort que nous, humains !
Et les poils partout dans la maison ?
- Si la vague de poils sur les vêtements et linges de maison vous fait peur, une solution rapide et efficace ; l’utilisation de gants en caoutchouc type Mapa© sur les surfaces concernées ! C’est plutôt radical.
- La perte de poils intempestive est nettement diminuée si l’animal est brossé de temps en temps.
- Quoi qu’on puisse faire, l’absence totale de poils n’est pas envisageable lorsqu’on a des animaux à la maison. Il vaut encore mieux y réfléchir avant l’adoption !
Et vous ? Team chat baroudeur, ou team chat d’intérieur ?